LE NOM
Le nom est lié au corps, mais existe au delà du corps. Comme un
parfum, il s'exhale du corps et manifeste une présence quand le corps
est absent, une métaphore très ancienne tirée du Cantique
des Cantiques : "Ton nom même exhale comme un parfum" (du jeu
de mots hébreux : chemanèka, tes parfums avec chemèka, ton
nom).
On retrouve l'étymologie du mot "nom" dans monument, (de moneo,
se remémorer), soit quelque chose qui permet de se rappeler. On n'est
pas loin de la tombe où le nom perdure...
Le nom que la mère donne à son enfant se devait de le protéger
des influences néfastes. C'est pourquoi notre nom comme tous ceux qui
finissent en El (théophores) contient le nom de Dieu, mais le plus souvent,
les noms propres dérivent de multiples sources : animale (Rachel : brebis),
végétale (Tamar: palmier), de couleurs (laban : blanc) etc.
Pour les hébreux qui adorent jouer avec les phonèmes, il existe
beaucoup de noms composés de plusieurs mots.
- Notre nom AMIEL est composé des deux racines : Am
et El
AM
Toutes métaphores de la vie dérivées de
la couleur rouge (hamar), synonyme de la vie, du sang, de la
chaleur (aamam), de la force, de la flamme, et par extension
de la mère amma, mam, maman, mummy qui donne la vie,
l'amour.
On retrouve cette racine dans le mot français Humus,
dans l'anglais I am (je suis). La couleur rouge réapparaît
dans Shams, shemesh, soleil, chaman, shame (honte
= rouge aux joues). Amad, c'est le désir, Iom, le jour,
ham, c'est l'année
Am, c'est le Eros de la psychanalyse freudienne, la force vive,
liée métaphoriquement au sang, liquide essentiel
qui donne la vie en circulant.
On retrouve cette racine dans Amon (Dieu nourricier),
dans le Aum hindou, et par extension dans le mot peuple (ham),
né du même sang (Ami = mon peuple).
EL
C'est LE, Lui, le Père*, Dieu ("Je suis celui qui
suis"), celui qu'on craint.
On le retrouve dans Elohim’ dont ‘El’ est
l’abrégé (eloha = chercher refuge par crainte)
Dans la Kabbale, Elohim désigne aussi le langage supposé utilisé par
les anges, les séraphins et les êtres supérieurs.
D'où la prolifération de El dans les noms d’anges
ou de messies : Gabriel, Raphaël, Daniel, Ezechiel, Joël,
Samuel, Rachel, etc.
Dans les langues sumériennes, (-4000 à -2000) "ilu" veut
déjà dire "Dieu". Il donnera Allah
en arabe.
Dans la Genèse, il est le premier nom de Dieu, le plus
cité. il sera supplanté plus tard par Yahvé dans
la Torah et disparaît dans le Lévitique**.
On connaît cette "supplique des suppliques" (prononcée
par le Christ) : "Eli, Eli, lama sabactani ?” (Mon
Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?).
AMI EL, c'est le peuple de Dieu, de ceux qui Le craignent
et cherchent un refuge en Lui
Si Dieu n'avait pas donné à Jacob*** le nouveau
nom d'Israël, les israéliens (enfants de Jacob)
auraient pu s'appeler des amieliens !
Notes :
*AM devient AB
AB marque l’enveloppement, l’union, le
père, LEB: le coeur (lieben en allemand),
AAB, ABAB: aimer, chérir (leb vient de LABAT, LAAB: flamme,
vie, courage), ABA: vouloir, TSABA: vouloir et IAAB: désirer. On l retrouve
aussi dans Abeilles, beilho, mouches à miel.
**Lévitique
Livre des prêtres qui veulent tout codifier, comme par
exemple, les interdits alimentaires qui n'existaient pas avant
(il y a une scène dans la Bible où Abraham déguste
un agneau après avoir pris des laitages).
Le Lévitique est un livre très inégal, écrit à plusieurs
mains, rempli de contradictions dont le but est d'enseigner
la foi par les moyens du rituel et non par le sacré et
la sublimation. C'est le seul livre du Pentatheuque où Moïse
n'a pas participé. Il a été écrit
bien plus tard, vers -600, soit plusieurs siècles après.
***Jacob, fils d'Isaac et petit-fils d'Abraham,
est né en
tenant le talon de son frère jumeau Esaü (Jacob,
celui qui talonnera). Il rachètera
son droit d'ainesse plus tard contre un plat de lentilles.
Jacob épousera les deux filles de Haran
(Léa et Rachel) et aura des enfants de deux servantes.
Il aura en tout douze enfants, ancêtres des
tribus d'Israël.
Son père, devenu aveugle, veut rétablir Esaü dans
ses droits, mais sa femme Rebecca, profitant de sa cécité,
fait bénir Jacob à sa place. Esaü, furieux,
a décidé de tuer son frère
qui s'enfuit et se réfugie chez leur oncle Laban à Haran.
Pendant cette fuite, une nuit, il a la vision d'une échelle
qui monte au ciel.
Il se battra toute une nuit avec un inconnu qui s'avérera être
un ange envoyé de Dieu. Blessé à la hanche
et boitant, il demandera à l'ange de le bénir,
une métaphore de la confrontation avec la parole de
Dieu (si on veut obtenir sa bénédiction, il faut
se confronter à sa parole).
De ce jour il sera Isra ël, "celui qui a lutté avec
Dieu",
A sa mort, Jacob est enterré auprès des patriarches
Isaac (fils d'Abraham et de Sarah) et d’Abraham.
Cette recherche sur mon patronyme est
en cours.
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